En trente-sept nouvelles de longueur et d’inspiration extrêmement diverses, Ludmila Oulitskaïa nous prouve une nouvelle fois son immense talent et sa prédilection pour la forme courte. Comme dans Mensonges de femmes, (Gallimard, 2007) Génia, sorte de double romanesque de l’auteur russe, apparaît comme personnage récurrent et nous sert en quelque sorte de fil d’Ariane. Parmi les nouvelles rassemblées ici, toutes d’une grande qualité, certaines sont particulièrement originales, comme par exemple «Ménage à trois», dont l’action se situe ainsi à la fin des années trente, pendant cette période que les historiens appellent «la grande terreur». Oulitskaïa, avec une économie de moyens remarquable, parvient à raconter des destins brisés et à nous livrer une vision poignante de l’histoire russe. Dans «Une terrible aventure de voyage» on nous montre la narratrice transformée en Shéhérazade dans un train entre Tbilissi et Moscou, tandis que «La Beauté du corps», nous fait connaître Tanya, malheureuse d’être entourée d’hommes qui sont éblouis par sa beauté et ne voient pas son âme – jusqu’à sa rencontre avec un homme aveugle.
Qu’elles soient sombres ou lumineuses, violentes ou sentimentales, ces nouvelles témoignent d’une grande tendresse pour l’être humain et ses faiblesses. Les sujets de notre tsar est sans aucun doute l’œuvre d’un écrivain en pleine possession de ses moyens.
Paris, 1960 : une métropole splendide, étincelante d’électricité, reliée à la mer par un gigantesque canal, sillonnée d’autos et de métros silencieux… Tel est le monde fascinant qu’ont forgé, conju...
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